[crépuscule]

Caresse soufflée, murmures étouffés, paroles chaudes de ta voix fraiche 
Carresses soufflées, juste étouffées de ta main douce sur ma peau sèche. 
Paresse d'été, un brouillard qui s'évanouit, lueurs dansantes s'envolent et... 
...et ces longues secondes qui coulent une à une comme les notes d'une mélopée 

J'attend en silence, blottie au creux de ma mélancolie 
J'entend ton silence apaiser les feux de ma folie 
Lentement, tu viens 
m'entourer d'un écrin. 

[clair de la nuit]

Mer de douceur, où les vagues de tendresse libèrent l'écume de mes désirs 
Les rêves naissent sur la falaise de ta sagesse, sous tes cîmes de plaisirs 
Crépuscule d'automne, un chant descend du ciel, les nuages pleurent et... 
... et ces longues secondes qui coulent une à une comme les notes d'une mélopée


Chaque pensée que j'esquisse est un cri détresse 
Et tu reponds doucement, de l'ombre que tu tresses 
Lentement, avances 
m'aider de ta présence 

[nuit noire]

Enfin, brûle ton feu, joyaux trônant sur le velour de ta robe tissée de songes 
Visage clair et rayonnant, enfin, précieuse vérité dans un océan de mensonges 
Soirée d'hiver, dehors, le froid vient mordre les feuilles déja blessée, déchire
et... 
...et ces longues secondes qui coulent une à une comme les notes d'une mélopée 

Un soupir qui libère mes pensées les plus noires 
je les voient se dissoudre. Inspiration d'espoir 
lentement, les chasses. 
Doucement, tu m'enlaces. 

[aube]

Un sourire sur les lèvres, j'observe ta retraite, ta main glisse encore sur mon
âme 
Dernière caresse d'un infinie lenteur, comme le baiser sur ma joue d'une larme 
Aube de printemps, une brume qui se dessine, quelques lueurs qui dansent et... 
...et ces longues secondes qui coulent une à une comme les notes d'une mélopée.


Et je lève hésitante, les yeux vers le jour bleu 
j'emprisonne mes joies aux creux de mes cheveux 
que je noue en une tresse 
lentement tu me laisses 

seule avec mes regrets... 

...et ces longues secondes qui coulent une à une comme les notes d'une mélopée.

 
Un loup gris amaigrit par un hivers trop froid
s'aventure, par dépit, en dehors de son bois.
Son voyage intrépide lui fit croiser un paon.
Ce dernier fier et preu, l'oeil vif et bec au vent
gardait précieusement, un trésor mystérieux:
un sac de rations qu'il cachait de son mieux.
Mais le loup averti, jamais ne s'y trompa;
l'odeur lui désignait dans le sac un repas

"Hola messire le paon!" Lança le loup affable
"Je sens qu'il y a ici de quoi garnir ma table
vous qui avez l'ame pure, le coeur bon et leger
m'aiderez sans nul doute à trouver à manger."
souriant de ses mots il lorgnait sur le sac 
que le paon maladroit cachait dessous ses pattes.
Voyant l'oiseau géné de cette discussion,
l'animal affamé repris du même ton:
"Allons, je sais que vous cachez quelque bonne nourriture
montrez! Je ne mangerai qu'un morceau, je le jure."

le volatile ne l'entendait pas ainsi.
Il déploya ses plumes pour faire peur au bandit
et s'adressa ainsi au loup d'un air moqueur:
"Ce trésor m'appartient, monsieur le détrousseur.
Tout seul je l'ai gagné, d'une honnête manière
je le dégusterai de même, en solitaire."
Et il se retourna pour présenter au monde
son derrière orgeuilleux orné de plumes rondes.

Le loup bien qu'affaiblit par les temps de disette
n'en fut pas moins rapide pour garnir son assiette
de la chair délicieuse de ce paon téméraire
qui avait surement fait une bien mauvaise affaire.
Cette dégustation lui donna somme toute
assez de force au moins pour reprendre sa route.
Le sac de pain chaud serré avec sa bouche
il trottinait serein vers l'ombre d'une souche

Soudain, surgit un lion de derriere un fourré.
Le fauve presenta une gueule bien armée
et ordonna au loup en langage rugissant
de lui fournir de quoi se mettre sous la dent.
Le loup, terrorisé, répondit incertain
"Maitre lion je vous offre la moitié de mon pain."
Mais le lion à cela etait bien peu enclin
Le rois, même animaux, n'aiment pas le partage
l'autre lui consentit et posa son baggage
et, ayant fait ce don, il s'enfuit en courant
soulagé de richesse mais cependant vivant.

Ainsi, quoique l'on cède, à tout prendre il vaut mieux
donner ce qu'on possède pour vivre un peu plus vieux.
Le paon, trop fier pour être doué de clairvoyance,
eut-il voulu garder sa modeste pitance,
rendit service au loup en remplissant sa panse.
Non pas par appétit mais pour sauver l'honneur
et ne pas se plier aux désirs d'un voleur.

Sacrifier une pomme pour sauver le pommier
si l'honneur est un fruit, la vie l'arbre fruitier...