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La naissance de l'enfant, sa jeunesse...
La lande était encore blanche en ce pâle matin d'hiver et un cri d'enfant perçait le silence mort de cette aurore enneigée, d'une humble chaumière bûcheronne montait vers les montagnes un panache de fumée comme se fondant dans la brume environnante. L'enfant nouveau né avait le teint déjà rosé et ses yeux nouvellement ouverts sur ce monde hostile avaient le pétillant de l'espoir qui renaît. Le soleil perçait a peine l'épaisse couche de brume mais un rai de lumière filtrant a travers les tuiles mal agencées se posait sur ce visage angélique qui arborait déjà un léger sourire. Autour de cet enfant, comme figées en cet instant de bonheur suspendu se tenaient ses parents et ses trois frères; la masure, qui n'était en fait qu'un assemblage sommaire de rondins de bois mal disposés semblait vouloir a jamais protéger cette famille du froid et de l'humidité. D'une voix grave et forte mais pourtant si humble et si douce, le père, la main posée sur l'enfant, commença une cérémonie rituelle qui dans d'autres endroits aurait pu s'appeler un baptême...
"De la volonté du chêne résistant aux saisons, de la force morale et du courage des gens vivants dans ces montagnes gelées viendra la première parti de son nom; de l'amour qui nous unis, de la fidélité de notre attachement a notre mère la terre et de la compassion qu'elle a envers nous viendra la seconde..Wil et Horn, la volonté et l'amour, la fierté et la fidélité, Wilhorna sera ton nom ma fille, puissent les dieux entende celui ci et t'accorder les vertus qu'il représente..."
Les saisons passaient, la vie était rude et difficile et plus d'un hivers semblait vouloir emporter la famille dans la maladie mais les dieux semblaient vouloir les garder et son enfance fut heureuse, rien ne semblait pouvoir venir troubler la sérénité de ces humbles parmi les humbles...Rien sauf....
Rien sauf cet automne de sa septième année où son frère aîné, parti comme a son habitude a l'aurore avec son père revint seul du bois de coupe, la hache familiale entre les mains, les yeux en pleurs. Un arbre fatigué des saisons passées avait dévié de sa chute et avait emporté avec lui celui qui apportait argent et nourriture au foyer. La douleur de la famille faisait peine a voir mais les semaines passaient et nul ne semblait réagir, la nourriture se faisait rare et chacun se contentait de baies et de racines comme repas quotidiens. Les premières neiges commençaient a tomber quant un voyageur a l'allure fortunée demanda le gîte à la famille encore endeuillée. Il resta un jour, puis deux et au soir du troisième jour, il eut une longue discussion avec la mère. Durant de nombreuses heures Wilhorna chercha a les épier mais elle ne comprenait pas ce qui se disait, elle vit juste sa mère en pleur en recevant une bourse garnie d'or. Ce fut la dernière image qu'elle eut de sa mère et elle reste encore gravée dans sa mémoire.
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L'arrivée sur Arakas, sauvée par les Syliens...
La nuit passa, calme comme a son habitude, mais le réveil lui semblait étrange. Elle se sentait ballottée de droite a gauche et des haut-le-cour lui torturaient l'estomac. Ouvrant les yeux, elle ne reconnaissait rien autour d'elle et le froid lui mordait ses jambes dénudées. Les montagnes de son enfance pointaient encore a l'horizon mais des prairies vallonnées couvertes de neiges avaient fait la place aux forêts de chênes et de résineux. Essayant de bouger et de crier, elle se rendit compte qu'elle était bâillonnée et ligotée; des larmes coulèrent de ses joues.
Quatre ans durant elle fut le jouet de cet homme, mi marchand, mi voleur, elle était battue et violentée fréquemment, nourrie quand il y pensait et a peine aidée quand elle était malade... Au jour de son douzième anniversaire, le marchand croisa une troupe de pèlerins, voyant la une bonne occasion de se remplir les poches, il chercha a les tromper en prétendant être mage puissant et leur garantissait sécurité contre monnaie... Qu'elle ne fut pas sa surprise en constatant que eux mêmes étaient mages et que conscients d'avoir voulu être dupés, ils allaient le tuer sur place. Ne demandant pas son reste, il s'enfuit laissant la jeune Wilhorna seule au milieu de ces mages itinérants.
Ils rentraient chez eux d'un long et périlleux voyage et lui promirent de l'aider et de lui accorder sa liberté sitôt arrivés a une ville du nom de Lighhaven. Ce voyage de retour, qui pour elle s'avérerait être un aller simple dura cinq années durant lesquelles elle apprit les rudiments de magie propres a cette déesse qu'ils nommaient Syl ainsi que la musique et l'écriture. L'âge faisant, elle était devenue une jeune fille d'une beauté pure mais triste, comme si rien jamais ne pouvait effacer les années de souffrances vécues pendant son enfance.
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Lighthaven, l'amour de Sélène....
De sa liberté enfin retrouvée en arrivant par le bateau au port de Lighthaven, elle ne voulu pas en perdre une miette et déclina donc l'offre faite par ses sauveurs de se joindre a eux et a leur clergé, elle avait trop envie de goûter a la vie par elle même. Elle rendit donc service a droite et a gauche, tuant des rats pour se procurer un peu d'argent. Et c'est en sortant du temple infesté de rats, qu'elle vit cette femme, vêtue simplement, humble devant les plus jeune et pourtant semblant si sure d'elle. Elle se disait samaritaine et convia Wilhorna a parler un peu dans la bibliothèque de la ville. Elles parlèrent longuement, elle se nommait Djezebel... Elle semblait si imprégnée de ce qu'elle disait que sa foi et sa joie de vivre furent communicatifs, elle faisait naître en ce qui allait devenir une des plus fervente défenseurs de Sélène l'amour des autres et la joie d'aider son prochain. Wilhorna avait enfin trouvé une famille, pas une de celle qui vous abandonne au premier problème rencontré mais une vraie famille et elle jura sur sa vie de toujours aimer et protéger ceux qui pour elle était maintenant des frères et des sours...
Fils de la nuit, enfants de Sélène puissiez vous trouver en cette âme pure l'amour d'une sour et la certitude qu'a jamais elle sera a vous cotés.
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